Après la consultation fatidique ; s’en est suivi le cycle le plus long de ma vie évidemment, moi qui étais pour une fois pressée de voir arriver mes vilaines pour vite commencer le traitement.

Habituellement, mes cycles font entre 29 et 32 jours. Jamais pareil. Corps pourri. Mais bon relativisons. 

Mais là… J35, 36… Toujours rien. On se fait nos films, ma famille aussi, ça n’aide pas, mais 6 tests de grossesse plus tard, on se fait quand même une raison. (on n’est pas du tout dans la démesure chez nous, hum) J’ai juste un cycle à la con. Pardonnez-moi l’expression.

Paye tes vacances de Noël, je les passe à attendre mes règles, en regardant des vidéos et des blogs sur l’infertilité, en pleurant et mangeant du Nutella. Parce que le Nutella, c’est un super anxiolytique mine de rien. Si si j’vous jure.

J42. Bonne année ! Mais non, toujours rien.

J44, toujours rien. Pétage de plombs.

Cette fois mon corps a du m’écouter, les vilaines ont débarqué le lendemain, ouf.

On est le 4 janvier et je prends mon premier comprimé de Clomid.

Je ne suis pas du genre à lire les notices de médicaments. Enfin, si parfois, mais jamais la partie « effets secondaires ». Je crois beaucoup au côté psychologique de la chose, donc autant ne rien me mettre en tête, je verrai bien.

Gygy m’a prévenue que je risque avoir mal aux ovaires. Je m’en tiens là. Mais la nuit, impossible de dormir, alors que je suis épuisée. Une insomnie qui sera le début d’une longue série. Des bouffées de chaleur terribles, moi qui suis habituellement si frileuse. Et les ovaires, je n’en parle même pas. On était le 5 janvier, j’avais mal aux ovaires. J’ai écrit cet article le 27 février suivant, et j’avais toujours mal aux ovaires. Génial. Je crois avoir eu un ou deux jours de répit dans cette douleur. Pas plus.

J11, je revois gygy pour voir où on en est. J’ai un follicule. Pas au top, mais il est bien là, c’est déjà ça. Il me dit de déclencher l’ovulation avec l’injection d’Ovitrelle à J13. Jeudi soir.

Ce jour, je rentre de la kiné, même pas peur. Attends chéri, d’abord je me douche, puis on le fait. L’injection, pas le câlin, roh, que vous avez les idées mal placées bande de cochons !

J’avais décidé de me faire l’injection moi-même. Il paraît que ce n’est pas compliqué, Gygy nous a expliqués, j’ai regardé des vidéos, l’aiguille est petite, ça devrait aller. Je voulais d’abord appeler ma copine infirmière, mais elle n’est pas au courant de nos soucis, je n’étais pas encore prête à en parler. Donc non, on se débrouillera comme des grands, juste tous les 2, comme les couples normaux fertiles.

Je sors de la douche, remontée à bloc, motivée comme jamais. Allez chéri, on fait la piqûre, et un bébé dans 36h. Désinfection du bidou. Préparation de la seringue. Voilà… Seringue prête à être dégainée. Bourrelet plissé. (là pour le coup t’es contente ne pas être mince finalement ^^) Tremblements… et crise de panique, crise de larmes, crise d’angoisse !

Impossible de m’arrêter. Complainte de la Steph en mode Caliméro. C’est trop injuste, pourquoi nous ? Qu’est ce qu’on a fait pour mériter ça ?? On sera de bons parents, on le veut tellement ce bébé, pourquoi on doit s’infliger tout ça pour l’avoir, alors que d’autres tombent enceintes en claquant des doigts, ou pire, sans même le vouloir ? Je m’en voulais de faire subir tout ça à mon mari.

Je sais que je peux compter sur lui, c’est ma force, mon soutien, mon roc, mon pilier. Mon espoir d’aller mieux.

Il est là, me câline, me console, et prend le relais avec cette fichue seringue que je ne suis pas capable de m’injecter moi-même.

J’ai peur, qu’il fasse mal, qu’il me fasse mal, que ça ne marche pas.

Mais il est doux, délicat, je ne sens presque rien. Ça dure 30 secondes et c’est fini. Je m’allonge dans ses bras pour me remettre de mes émotions. Il débarrasse ensuite tous les emballages. Ce soir là, il n’ira pas à son sport, mais restera avec moi à me câliner. J’en avais bien besoin.

***

Je vous publie cet article 2 ans quasi jour pour jour après l’avoir écrit, on en a fait du chemin depuis, avec notre bébé qui n’en est plus vraiment un, et notre projet bébé 2 en cours. On a déjà fait 8 injections en tout, 8 cycles sous traitements, et on attend. Allez on y croit, la patience n’est pas mon fort, mais l’optimisme un peu plus 😉