Quand j’ai vu l’article de Maman a des formes, je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas participer à son carnaval d’articles. Je vais donc essayer de faire le mien parlant de mes 2 grossesses, puisque j’ai eu la chance d’avoir cet immense bonheur deux fois déjà…

Pour notre première bébé, je vous en avais déjà parlé sur le blog, on en avait envie depuis un moment, mais on était « raisonnables », on voulait attendre financièrement, que je sois totalement remise de mon opération, qu’on soit mariés peut-être aussi, qu’on ait une maison… bref, des critères basiques mais importants pour nous. On voulait qu’une fois bébé installé, on n’ait rien d’autre à faire que de s’y consacrer.
Dans les faits, ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu… déjà, apprendre la grossesse de ma sœur nous a mis un coup, genre et finalement, pourquoi ne pas se lancer ? Mais on attendait les travaux de notre maison.
Puis Samuel est né. Mon neveu, le premier, ce joli bébé si parfait… et là, plus de doutes pour nous deux, on allait le faire notre bébé. J’ai arrêté ma pilule le jour où il est né. Avril 2014.

A ce moment là, on a commencé sans se prendre la tête. Un peu plus tard, j’ai commencé à faire les courbes de température. Que j’ai montrées à ma généraliste parce que ça venait dans une conversation, sans raison particulière. Et elle m’a dit de consulter mon gynécologue, 6 mois plus tard donc, qui a vu qu’il y avait un soucis, m’a demandé d’arrêter, et on est passés aux monitorages de l’ovulation pendant 3 mois.
Un verdict, un LUF syndrome, des cycles aléatoires, une ovulation inexistante.
S’en sont suivis 3 cycles de stimulation ovarienne.
Lors du dernier cycle, les conditions étaient mauvaises, mais il a quand même voulu déclencher l’ovulation pour le tenter. Notre dernière chance avant de partir en PMA pour une insémination artificielle ou une fécondation in vitro… et ça a marché !
1 an tout pile après le début de nos essais, Manon s’était logée dans mon bidon.
On est conscients que ça a été finalement rapide, même si sur le moment ça semble interminable. On a eu beaucoup de chance, d’avoir des médecins qui nous prennent en charge très vite, sans attendre, sans délai.

Pendant ces essais, je ne me suis pas reconnue. J’étais devenue jalouse, aigrie, de toutes celles qui tombent enceintes en claquant les doigts. Triste, envie de pleurer en permanence. Tout me rappelait alors que j’étais vide, que je n’avais pas d’enfant, que je ne savais pas si et quand je deviendrai maman, si on pourrait devenir parents.

Quand Manon est née, j’étais comblée, elle était la plus belle chose qui nous soit arrivée.
Puis elle a eu 4 mois, je pensais à la fin de mon allaitement, et l’envie d’un deuxième bébé est arrivée. Il m’aura fallu attendre qu’elle ait 6 mois pour que chéri se sente enfin prêt lui aussi.

On était très optimistes, Manon était arrivée sous stimulation, c’était pour nous la preuve qu’on pourrait avoir un deuxième bébé sans trop galérer.
On a rapidement consulté mon gynécologue pour lui parler de notre projet.
Il nous a rapidement fait comprendre que oui les miracles arrivent, mais que quand même hein…
Nous voilà donc repartis pour 3 cycles de stimulation. Mais rien. Un nouvel examen a décelé que j’avais un polype dans l’utérus. Était-il là avant ? Était-il une conséquence des traitements ? On ne le saura jamais.
Une ablation plus tard et un grand nettoyage intérieur plus tard, mon cher médecin a décrété que vu que j’avais un utérus tout neuf, on pouvait recommencer les stimulations. Une, puis deux, puis… STOP. Là mon corps a dit non, je ne voulais plus continuer à me bourrer d’hormones sans avoir un autre avis, sans faire d’autres examens.

Grand bien nous en a pris, puisqu’une fois pris en charge au centre de PMA, le nouveau médecin nous a dit qu’on aurait pu essayer encore longtemps, avec nos profils, les chances de tomber enceinte de cette manière étaient quasi inexistantes. Manon était donc notre petit miracle.

Je vous fais un topo rapide hein, on en a déjà parlé plusieurs fois sur le blog, mais dans notre malheur, la chance nous aura donc souri une seconde fois, puisque Mélodie s’est nichée au creux de moi dès la première FIV ICSI, nous offrant même encore 2 embryons vitrifiés. Une chance inouïe. Presque 18 mois après le début de ces essais bébé.

On a beaucoup douté pendant cette période, douté de notre capacité à (re)devenir parents. Pesté aussi, crié, hurlé, contre Dame Nature qui ne voulait pas nous offrir ce bonheur que l’on pensait mériter, que l’on souhaitait si fort.

Mes meilleurs souvenirs, c’est sans hésitation les jours où j’ai vu les 2 barres sur mes tests de grossesse. Cette euphorie qui m’a envahie, cette part de moi qui essayait de ne pas m’emballer, mais qui le faisait quand même, parce que c’était trop bon de réaliser enfin ce rêve de fonder une famille.

Ma plus grande réussite, ce sont mes filles évidemment, elles sont ma fierté, ma raison de vivre, mes amours…

Je souhaite à tous ceux qui sont encore sur le quai de la PMA de nous rejoindre dans le train de la parentalité, d’une manière ou d’une autre, accrochez-vous pour franchir ce parcours douloureux et interminable, parce qu’au bout, il y a le bonheur…

Merci Anna pour ce carnaval d’articles, qui sera je pense un bon moyen pour tous ceux qui traversent ce parcours, d’en lire divers témoignages.