Deuxième exercice de l’atelier d’écriture : le texte dont vous êtes l’héroïne… En gros, Anne-Gaëlle nous a chacune attribué un personnage, qui correspondait aux descriptions qu’on lui avait envoyées au tout début de l’atelier. Il fallait s’en inspirer pour créer un petit texte, libre de toute autre contrainte. 

Même consigne que pour le premier exercice : 20 minutes et 2 relectures.

Le personnage que l’on m’a attribué 

« Je m’appelle Béatrice, j’ai 44 ans, j’aime le Nutella, je n’aime pas la violence dans la vraie vie, je ne laisserai personne dire que je ne suis pas capable de... »

Allez c’est parti, je laisse ma plume, enfin mon clavier me guider…

***

« Bonjour, je m’appelle Béatrice, et j’aime le Nutella »

« Bonjour Béatrice »

Voilà, on y est, ma première réunion des NA, les Nutelladdicts Anonymes. Enfin, anonymes, il faudra m’expliquer le concept, quand on voit qu’on doit déjà commencer par se présenter, mais bon, pourquoi pas…

J’ai décidé de m’inscrire à ces réunions, après que ma fille m’y ait poussée. Pour elle, le Nutella, c’est le mal, rapport à l’huile de palme, à la forêt tropicale, les singes, tout ça…

Personnellement, je pense que ce n’est pas ma (mes) petite(s) grosses cuillère(s) quotidienne(s) qui va changer la face du monde, mais bon, pour ma fille, ça semble si important que j’ai décidé de me sevrer. J’ai essayé pourtant, de tester d’autres marques, mais rien à faire, je n’aime que le Nutella.

Quand j’ai su qu’il existait des réunions pour nous aider à nous débarrasser de ce vice, je n’ai pas hésité une seconde. Nous sommes des millions dans le monde à souffrir de cette pathologie. Cette dépendance est bien plus lourde que l’on ne peut l’imaginer. Le moindre coup de blues, et hop, on se jette sur le pot. Un dimanche pluvieux, et on se lance dans une fournée de crêpes… Au Nutella évidemment. Bref, le moindre prétexte est bon. (miam)

Nous sommes une petite dizaine lors de cette réunion. Quelques hommes, mais principalement des femmes, ça me fait sourire.

Après les divers témoignages, nous avons un buffet pour nous rafraîchir et faire plus ample connaissance. J’entends au fond de la salle deux femmes qui discutent entre elles, le ton monte crescendo. Je suis mal à l’aise, j’ai un mauvais pressentiment, quand ce que je redoutais arriva : le bruit d’une gifle. Moi qui ait horreur de la violence, il fallait que ce genre de scène se produise le jour de ma première réunion.

« Hé Béatrice, t’en penses quoi toi ?? » Je ne sais plus où me mettre quand Lucie me prend à partie. Ce crêpage de chignon ridicule, juste parce que la jeune adolescente rebelle, a osé dire à Marielle qu’elle était grosse, et qu’elle serait incapable d’arrêter le Nutella…

Malgré ma gêne, je n’ai pas pu m’empêcher de lui répondre. « Personne n’est incapable de quoi que ce soit, je ne te laisserai pas dire ça Lucie. Tout est question de volonté tu sais, de persévérance. Avec l’envie, on peut tout faire, crois-moi… Regarde, après tout, cela fait déjà 1 mois que je n’ai pas mangé de Nutella… »