Je n’ai pas le droit de me plaindre. J’ai déjà une enfant, la plus chipie adorable des petites filles. Donc non, je n’ai pas le droit de me plaindre. Je suis consciente de l’énorme trésor que nous a déjà offert la vie.

Mais pourtant, je suis malheureuse. Incomplète. Encore vide. Mon ventre est vide. Alors je vais quand même un peu me plaindre, parce que ça me soulagera ne serait-ce que le temps d’écrire cet article. (et puis c’est mon blog, je fais ce que je veux !)

À l’heure où je publie cet article, je suis en route pour passer une énième échographie, pour savoir si et quand je pourrai faire ma prochaine injection.  

Ça fait maintenant 6 cycles que je me bourre d’hormones, de vitamines qui sont censées booster la fertilité (et coûtent un bras), pour rien.

Alors, oui, 6 cycles de traitements, 9 cycles d’essais, ce n’est pas énorme finalement, je sais bien, c’est même peu, mais ça devient lourd physiquement, moralement. Pour Manon, on a attendu 1 an, 3 mois d’examens et 3 cycles de traitement. Pas si long finalement, avec du recul.

Mes hormones sont en ébullition, mes ovaires comme des pamplemousses, tellement que comme ils s’ennuyaient tous seuls, ils se sont dit, tiens, invitons des kystes, ça va être sympa.

Merci les gars, mais je m’en serai bien passée.

6 cycles de nuits sans sommeil, d’insomnies, d’humeur changeante. Chéri est ravi.

1 couple sur 6 est confronté à un problème d’infertilité il paraît. On est ce couple.

On pensait qu’en ayant eu Manon, on en avait un peu fini de tout ça. Finalement non. Bébé 2 se fait désirer, et les traitements qui nous ont permis d’avoir sa sœur ne semblent plus fonctionner sur moi.

On garde espoir, parce que c’est notre dernier cycle d’essai. Le dernier avec un traitement que l’on connaît.

La suite ?

Si ça ne marche toujours pas, il faudra faire une pause. Parce que mon corps en a déjà bien bavé.

Ensuite, il faudra faire des examens. Des bilans. Des échographies. Des prises de sang. Peut-être même des interventions. Pour moi, mais aussi des examens pour chéri.

Et selon ce que tout ça donnera, on verra pour la suite.

Peut-être un nouveau traitement, avec cette fois des injections tous les jours, mais quand même la possibilité de faire un bébé « sous la couette » ?

Ou est-ce qu’on passera directement à l’insémination ? À la FIV ?

On est dans l’inconnu le plus total, avec toujours cette impatience, cette envie qui me tord les tripes.

Il ne faut pas y penser.

Je pense que je pourrai littéralement manger le prochain qui me dit ça. C’est impossible de ne pas y penser quand on est infertile.

Impossible de ne pas prévoir d’aller chercher le prochain traitement à la pharmacie le temps qu’ils le commandent, et au cas où les règles tomberaient un week-end (tout le temps donc pour moi, évidemment).

Impossible de câliner quand on en a envie, car il faut un délai d’abstinence avant des rapports eux très programmés.

Impossible de vivre normalement quand on doit prendre des RDV pour passer des échographies tous les 4 matins, pendant les heures de boulot évidemment, sinon ce n’est pas drôle.

Pourtant, cette fois, je peux dire quand même dire qu’on y pense moins. (si si je vous assure ^^)

Pour notre Stephopoulette, on était en boucle sur le projet, je l’ai vraiment très mal vécu, je sombrais doucement dans un état de tristesse et d’inquiétude qui n’est pas le mien. La peur de ne jamais pouvoir devenir Maman.

C’est plus facile pour un deuxième ? 

Je ne sais pas. Oui et non. Effectivement, il n’y a pas l’enjeu « est-ce que je serai Maman un jour », c’est plus facile à ce niveau là.

C’est différent à présent, je suis Maman. Mais justement, je sais ce que c’est, je sais ce que j’attends, ce que je manque pour le moment. J’ai tellement envie que Manon soit grande soeur, on a toujours voulu une famille nombreuse, c’était notre idéal, alors est-ce qu’on y arrivera bientôt ?

Pour Bébé 2, on était plus zen, plus détendus. Ça a marché pour la première, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas une deuxième fois, non ? Et puis, on a moins le temps d’y penser avec la miss à gérer. Ça devient automatique, les injections, les comprimés, la pharmacie. Tout est rôdé, on a l’habitude.

Mais il n’empêche que c’est long, que c’est douloureux, et qu’on a vraiment hâte de voir notre puce devenir grande sœur, nous qui aurions voulu des enfants très rapprochés…

Allez, petit cœur, dépêche-toi à arriver dans nos vies, on t’attend depuis déjà trop longtemps…

Rendez-vous sur Hellocoton !

family