C’est parti pour mon texte du troisième et dernier exercice de l’atelier d’écriture. Voici la consigne d’Anne-Gaëlle :

Cette fois-ci, je vous impose une contrainte sur la forme. Je vous demande d’écrire une lettre imaginaire à un personnage totalement improbable : un courrier à un nuage, une déclaration d’amour à un chausse-pied, une lettre de rupture au conducteur de votre RER, une carte postale à votre moi d’il y a dix ans… 

Bref, surprenez-nous et surtout surprenez-vous !

Voici ce que j’ai pondu pour l’occasion… Ne cherchez pas, je suis folle, je le sais, c’est assumé !

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 « Déclaration de main courante déposée par Stéphopoloc

17 juin 2017

Je soussignée, Mme Stephopoloc, dépose ce jour une main courante contre ses membres inférieurs, plus particulièrement ses os, et participe également à l’action collective des Parents de jeunes enfants contre les lames de parquet récalcitrantes. »

Oui, je suis obligée d’en arriver là, je regrette sincèrement mes chers os, mais vraiment, ça ne peut plus continuer ainsi.
Vous avez le don de craquer, de grincer, à des moments qui ne sont jamais opportuns. Chez la kiné, ça passe encore, mais franchement, quand je vais voir si ma fille dort bien avant d’aller me coucher, est-ce vraiment nécessaire ?
Malgré de nombreuses remontrances, vous persistez encore et encore à craquer, et donc à la réveiller. Car oui, la lardonnette a le sommeil léger. Il est difficile de rentrer dans sa chambre puis d’en sortir sans qu’elle ne l’entende.

J’avais fini par trouver la technique, après les avoir toutes essayées : le rouler/bouler, en faisant une sorte de roulade entre la porte de sa chambre et son lit, mais je me suis pris la table à langer ; le ninja, en essayant d’être la plus discrète possible, mais je suis tombée ; la furtive, en allant très vite, mais j’ai emporté les jouets avec moi en les faisant tomber ; l’autruche, en faisant de grands pas en levant bien les jambes, mais j’ai craqué mon pantalon…
Finalement, celle qui marchait le mieux, c’était juste le naturel. Tout simplement. Mais à chaque fois que cette technique ancestrale semblait fonctionner, ben non, vous étiez obligée de craquer, oh pas fort, pas longtemps, mais juste assez pour voir de grands yeux bleus s’entrouvrir.

Donc je regrette, mais ce matin, je suis allée à la gendarmerie, déposer la main courante que vous trouverez en copie.

Je profite de ce courrier pour vous transmettre un exemplaire de l’action collective des Parents de jeunes enfants contre les lames de parquet récalcitrantes (PJELPR), je vous laisse leur annoncer la nouvelle, vu que vous semblez être ligués contre nous.
Car oui, quand enfin les os de mes jambes, de mes genoux ou de mes chevilles ne craquent pas, évidemment, c’est le parquet qui prend le relais.

Cette situation ne peut plus durer, nous devons prendre les mesures qui vont bien pour remédier à ce problème qui devient ingérable.

Veuillez agréer, mes très chers membres inférieurs, l’expression de mes sentiments distingués.

PS : ah au point où on en est, si jamais il vous venait à l’esprit de maigrir un peu, je vous en serai éternellement reconnaissante.

PPS : et tant qu’on y est, si vous vouliez bien également rester imberbes, je promets de vous hydrater quotidiennement avec un produit à l’odeur divine, bio et sans huile de palme (rapport à la forêt tropicale, aux singes, tout ça…)

Stéphopoloc !

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